Newsletter N°70 - ça sent la révolution
ça sent la révolution
Il est temps que tout cela se termine. Je parle de la campagne présidentielle. Parce qu’au rythme auquel les choses évoluent, cela risque de finir mal.
Tout le monde s’en fiche de l’industrie, à commencer par nos hommes politiques. Vous voulez une preuve ?
Alors que les organisateurs d’Industrie 2012 nourrissaient les plus grands espoirs de voir passer dans les allées du salon les prétendants au trône présidentiel, aucun n’a daigné montrer le bout de son nez à Villepinte. Seul Le président sortant s’est fait « représenter » pendant une heure presque montre en main par Eric Besson, son ministre de l’Industrie et d’autres choses.
Les industriels ne sont pas dupes. Ils savaient bien que la cause était perdue d’avance, comme d’habitude. Mais cette fois, on dirait bien qu’on a passé un cap : les industriels sont vraiment déprimés, désespérés. Ça se sent, c’est palpable. Tiens, jeudi dernier, par exemple, en réaction à un billet d’humeur de Guy Fages, rédacteur en chef de Manufactring.fr, dans le journal quotidien du salon, invitant les usineurs de France et de Navarre à aller déverser leurs bacs à copeaux devant leurs préfectures, plusieurs d’entre eux se sont spontanément présentés sur le stand du quotidien pour « savoir comment on allait faire ! ». Le souci, c’est que s’ils étaient prêts à en découdre, aucun ne se posait la question des revendications… C’est pas du désespoir ça ?
En plus, ce n’est pas super malin comme démarche car il existe des filières de valorisation de ces déchets. L’Etat serait donc fichu de faire de l’argent sur le dos de la révolte des usines. Un comble…
N’empêche. Messieurs les politiques, faites bien attention. Vous qui pensez que le feu ne prend toujours que dans les banlieues, que les émeutes ne peuvent être que le fait de jeunes révoltés, méfiez-vous. Les industriels sont bien élevés, sont bien habillés, ils sont davantage occupés à sauver leur entreprise de la banqueroute qu’à relever l’incohérence de vos discours… mais, quand la coupe débordera, cela risque de faire mal. Vous vous retrouverez effectivement avec des copeaux et de l’huile de coupe plein les rues mais, surtout, vous vous serez mis à dos des gens qui représentent environ 18% du PIB… Mal je vous dis, très mal.
Et puis l’air de rien, la mécanique, c’est près de 11000 entreprises et 620000 salariés… certainement preque tous titulaires d’une carte d’électeur… Moi j’dis ça, je dis rien.
A dans 15 jours
Jean-Sébastien