newsletter 192 - UCIMU-SISTEMI PER PRODURRE : APRÈS L’EFFONDREMENT DE 2020, L’INDUSTRIE ITALIENNE ENTREVOIT LA REPRISE EN 2021
UCIMU-SISTEMI PER PRODURRE : APRÈS L’EFFONDREMENT DE 2020, L’INDUSTRIE ITALIENNE ENTREVOIT LA REPRISE EN 2021
La pandémie qui a explosé il y a près d'un an a profondément compromis les résultats de l'industrie italienne dans le secteur, qui a fait état en 2020 de baisses à deux chiffres dans tous les principaux indicateurs économiques. Cependant, 2021 s'annonce complètement différente et, même si le terrain perdu au cours de ces douze mois ne sera pas entièrement récupéré, les prévisions sont nettement positives.
Ce sont en résumé les propos tenus par Barbara Colombo, présidente d'UCIMU-SISTEMI PER PRODURRE, l'association des constructeurs italiens de machines-outils, robots et systèmes d’automation, lors de la traditionnelle conférence de presse de fin d'année.
D’après les résultats prévisionnels élaborés par le Centre d'Études et de Culture d'Entreprise d'UCIMU-SISTEMI PER PRODURRE, en 2020 la production a baissé à 4 970 millions d'euros, en affichant une réduction de 23,7 %par rapport à l'année précédente.
Ce résultat découle à la fois du recul des livraisons des constructeurs italiens sur le marché intérieur, qui a baissé, de 28,2%, à 2 090millions d'euros, et de la tendance négative des exportations qui se sont effondrées à 2 880 millions d'euros, avec une baisse de 20%.
Selon le traitement des données de l’ISTAT par l’UCIMU, au cours des neuf premiers mois de l'année (dernier relevé disponible), la baisse des exportations de machines-outils seules a été lourde et généralisée. Les ventes aux États-Unis, premier pays de destination du Made in Italy sectoriel, ont reculé à 229 millions d'euros (-21,4%).
Suivent : Allemagne 185 millions (-31,2%) ; Chine 162 millions (-28,2%) ; France 115 millions (-34,3%) ; Pologne 92 millions (-30,8%).
L'urgence sanitaire a alourdi ses effets encore plus sur le front intérieur. En 2020, la consommationde machines-outils, robots et systèmes d'automation en Italie a baissé de 30,3% à 3 385 millionsd'euros, pénalisant à la fois les livraisons des fabricants italiens et les importations, qui ont reculé de 33,4% à 1 295 millions d'euros.
La forte réduction de la consommation intérieure de machines-outils a conduit à une augmentation du ratio exportations / production, qui est passé de 55,3% en 2019 à 57,9% en 2020.
En revanche, 2021 sera complètement différente, ce qui pour l'industrie italienne de fabrication de machines-outils, robots et systèmes d'automation va correspondre à la reprise de l'activité.
Selon les prévisions établies par le Centre d'Études d’UCIMU, la production passera à 5 795 millions d'euros (+16,6% par rapport à 2020), portée par la reprise des exportationsqui atteindront 3 220 millions d'euros (+11,8%) et par la hausse des livraisons des fabricants sur le marché domestique qui s'élèveront à 2 575 millions d'euros (+23,2%).
La consommation reprendra son dynamisme, avec une hausse de 23,3%, à 4 175 millions d'euros.
Les importations aussi retrouveront la croissance, atteignant 1 600 millions d'euros, 23,6% de plus que l'année précédente. Les données des exportations sur la production reviendront à 55,6% en raison de l'équilibre de l'activité des fabricants italiens entre le marché national et l’extérieur.
Barbara Colombo, présidente d'UCIMU-SISTEMI PER PRODURRE, a commenté : « ce qui s'est passé en 2020 a profondément bouleversé les attentes de l'industrie italienne du secteur, qui a connu des moments particulièrement difficiles au printemps puis, à partir de juillet, a enregistré quelques signaux timides d’éveil du marché, confirmé également pendant l’automne ».
« Certes, nous sommes loin de retrouver les niveaux d'activité d’avant l’urgence, mais les prévisions pour 2021 sont positives et sont de bon augure pour l’avenir proche. La disponibilité et la diffusion progressive des vaccins contribueront de manière significative à la reprise de l'activité, au-delà des frontières aussi, facilitant le retour à la normale de la mobilité des personnes, indispensable pour l'activité de nos entreprises, depuis toujours engagées dans les marchés étrangers.
L'impossibilité de circulation des biens et des personnes, ainsi que l'absence quasi totale de salons, ont mis notre travail à rude épreuve. Mais - a ajouté Barbara Colombo - 2021 sera l'année d’EMO MILANO 2021, qui retrouve l’Italie au bout de six ans et après le succès de l'édition 2015, accueilli auprès de fieramilano du 4 au 9 octobre, se présentant comme le premier rendez-vous international après environ un an et demi. C'est pourquoi nous estimons qu'EMO MILANO, qui a toujours été un multiplicateur de la demande de machines-outils, aura un effet encore plus explosif sur les investissements dans les systèmes de production et les technologies 4.0 ».
« Sur le plan intérieur aussi - a poursuivi la présidente d'UCIMU-SISTEMI PER PRODURRE - l'industrie du secteur va reprendre son travail à un rythme soutenu, aidée en cela par les mesures incitatives du Plan de transition 4.0 introduit dans la Loi de Finances 2021 ».
« Ainsi que confirmé par le Plan de Transition 4.0, les autorités gouvernementales ont montré qu'elles avaient bien compris la valeur de ce programme, ayant prévu le renforcement des mesures qu'il contient, en revoyant à la hausse les taux, les plafonds de dépenses et la durée fixée pour la fin de 2022. Cela dit, le plan est certainement perfectible ».
« En particulier, tout en appréciant l'extension jusqu'en 2022 de la validité des normes, nous pensons que deux ans sont encore une période trop courte pour en assurer la pleine efficacité. Comme nous l'avons déjà souligné à plusieurs reprises, il serait nécessaire de transformer le crédit d'impôt pour les investissements en machines, qu'elles soient traditionnelles ou interconnectées/4.0, en mesures structurelles ou au moins d'une durée de cinq ans, afin de vraiment permettre aux entreprises de planifier correctement leurs investissements dans le temps ».
« En ce qui concerne le choix des mesures à la disposition des entreprises - a poursuivi Barbara Colombo- nous estimons que le crédit d'impôt est la mesure la plus appropriée, car facile à utiliser et applicable également aux entreprises qui ne réalisent pas de bénéfices. Toutefois, nous aurions préféré que le plan envisage une double voie, ajoutant au crédit d'impôt les mesures déjà connues de super et d'hyper-amortissement (qui garantissent un avantage fiscal similaire à celui du crédit d'impôt), dans le but de laisser les entreprises libres de choisir la mesure la plus adaptée à leur situation ».
« Nous sommes très satisfaits de la décision des autorités gouvernementales d'inclure, comme nous le demandions depuis un certain temps, dans le calcul du crédit d'impôt sur la formation, en plus du coût du personnel pour les heures dédiées à l'activité de mise à jour, également le coût du formateur. Ce dernier constitue sans aucun doute le poste de coût le plus important dans cette activité, en particulier pour les PME. Cette mesure incitera non seulement les entreprises à démarrer une formation, mais les encouragera aussi à choisir les formateurs les mieux préparés ».
« Compte tenu de tout cela - a conclu Barbara Colombo - le Plan de Transition 4.0 présente une lacune majeure qui, à notre avis, doit être comblée le plus rapidement possible. Pour être un véritable plan de politique industrielle, il ne doit pas seulement prendre en compte les aspects liés à l'innovation de produits et de procédés. Il existe en effet un autre enjeu tout aussi central pour le développement de l'industrie manufacturière du pays et le maintien de la compétitivité, vis-à-vis des concurrents étrangers aussi : la croissance en taille. Dans ce nouveau scénario concurrentiel international, le renforcement des entreprises, qui passe également par des fusions et/ou des incorporations, devient une nécessité que l’on ne peut différer. La difficulté de réaliser ces opérations n'est pas seulement psychologique, comme il était coutume de dire dans le passé, mais, au contraire, est liée au montant qui doit être payé pour les plus-values qui devront être réalisées au moment de l'agrégation. Pour encourager ces opérations, les résultats économiques des fusions et/ou incorporations doivent être rendus fiscalement neutres ».